Petit résumé : sur le calvaire du jubilé, la date 1854 nous donne la distance jusqu’au château du Bézu (distance exprimée en millimètre, à utiliser sur un document cartographique au 2 500eme, tels les cadastres dits napoléoniens de 1832)
Sur le calvaire du virage, la date 1856 nous donne la distance jusqu’au château de Rennes le Château. Lire la partie précédente
A ce stade, nous avons donc remarqué que chaque croix désignait un château, mais où en est l'intérêt ? A quelle astuce font référence les concepteurs du codage? En quoi nos deux édifices désignent-ils le site de la pierre ?
En route vers les hauteurs :
Il y a peu, un chercheur nommé Mpierre mit à l'honneur les droites remarquables du triangle (médiatrices, bissectrices, médianes et hauteurs).
Travaux pratiques : traçons, tout d'abord, les segments de droite reliant les calvaires et leurs châteaux respectifs (image ci-dessus).
Complétons notre tracé : relions maintenant ces deux derniers entre eux, puis prolongeons les 2 segments formés par calvaire/château : l'intersection se produit au niveau de la piscine, de l'autre côté de la Sals ... notre triangle est ainsi achevé.
Que nous réserve notre ami le hasard ? Les droites remarquables de ce triangle nous offriront-elles une bonne surprise? Lesquelles faut il utiliser?
Un rapide tracé nous permet d’observer que les hauteurs du triangle viennent désigner le site de la pierre ! ( pour rappel : une hauteur est issue d’un sommet du triangle et coupe perpendiculairement le côté opposé … les 3 hauteurs d’un triangle sont concourantes en un point ).
Ici, ce sont donc les hauteurs qu'il fallait utiliser ! Mais pourquoi les hauteurs et non pas les médiatrices par exemple ?
A ce propos, il existe une autre observation fondée sur d'autres croix du secteur ... et cette fois ci ce sont les médiatrices et leur point d'intersection qui donnent le site de la pierre … Le point de concourt des médiatrices étant le centre du cercle passant par les croix utilisées, leur utilisation pourrait être légitimée dans ce cas là par l'évocation récurrente de croix dans un cercle chère à certains chercheurs ...
Avions-nous quelques indices justifiant l'utilisation des hauteurs ?
peut être ceux ci, à prendre avec des pincettes, nos deux calvaires semblant intimement liés à deux fameux châteaux, tous deux implantés sur des « hauteurs » ... ce qui est loin d'être le cas pour d'autres à proximité ( Arques, Serres, Couiza, Bugarach...).
Mais surtout et peut être le mieux suggéré, est la forme du 4 :
sur le calvaire du jubilé, la calligraphie du chiffre 4 interpelle, n'aurait-elle pas pour objectif d'évoquer un angle droit et donc l'utilisation de perpendiculaires, soit des hauteurs dans un triangle ?
Quoi qu'il en soit, les hauteurs de notre triangle sont concourantes en un lieu que tant d'autres décodages mettent en évidence...(rappelons que ce triangle nous a été dicté par les dates/distances indiquées sur chacun des deux calvaires)
Le hasard est possible une fois, deux fois ... Mais que dire au-delà d’une centaine d’éléments convergents ?
Il semble donc que nos abbés, bénéficiant de circonstances certes favorables rendant possible un lien dates/distances, aient su exploiter avec intelligence, une fois encore, toutes les possibilités s'offrant à eux, maîtrisant l'implantation précise des croix et calvaires du secteur, usant de fines suggestions ... afin de désigner des sites probablement cruciaux à leurs yeux.
Thierry Espalion