Deuxième partie : Où il semblerait que les dates évoquent des distances :
Nous avions émis l'idée, dans « la clef du domaine », notre étude consacrée au plan du domaine et à son application sur le terrain, que les dates gravées pouvaient représenter des distances sur cartes.
Les calvaires Delmas viennent confirmer cette théorie ...
1) sur le calvaire du jubilé est inscrit la date de 1854 (notons que l’espace entre le 8 et le 5 semble plus important qu’entre les autres chiffres), nous constatons facilement sur une carte au 25000e que le château du Bézu est situé à 18,54 cm de ce même calvaire !
Bien entendu, nos abbés du 19e siècle ne disposaient pas officiellement de cartes à cette échelle, en revanche, ils possédaient à n'en point douter les cadastres dits napoléoniens de 1831-1832 et établis à l'échelle 1/2500.
Cadastre de Rennes les Bains, archives départementales de l'aude.
Ainsi, la date de 1854 représenterait la distance, exprimée en millimètres, séparant le château du Bézu et l'emplacement du calvaire sur les cadastres de 1832 !
Voici une nouvelle constatation qui vient s'ajouter aux autres observations « dates gravées / distances » du secteur ! Mais ce n'est pas fini !
2) sur le calvaire du virage, nous lisons le nombre 1856 : qu'allons nous trouver à 18,56 cm de ce calvaire là sur notre carte au 25 000e ? Le hasard serait il à ce point facétieux qu'il vienne disposer un second château ?
... il semblerait que ce soit le cas, en effet, celui de Rennes le Château se trouve à la bonne distance !
Autrement dit, sur les cadastres napoléoniens au 2500e, la distance entre le calvaire du virage et ce château là serait de 1856 mm. Une coïncidence de plus ?
Observons plus précisément les croix de fer de nos deux calvaires :
L’une d’elle n’évoquerait-elle pas des flammes s’élevant vers les sommets ? L’autre des créneaux ? Cela semble trop simple … (un chercheur, nommé Marc, exposa récemment une théorie digne d’intérêt sur ces extrémités de croix, ainsi que sur la forme pyramidale des socles).
Plus naïvement, l’évocation de pyramides tronquées pourrait faire allusion à une notion d’altitude, de sommets où sont justement implantés nos deux châteaux associés. Ce qui paradoxalement n’est pas souvent le cas dans le secteur des deux Rennes, qui compte cependant de nombreux autres châteaux ... tels Arques, Couiza, Serres, Bugarach qui ne sont pas implantés en altitude.
Le château du Bézu
Et si j'osais : à force d'observer ces deux fines croix de fer plantées dans leur socle de pierre et leur profil si particulier, je ne peux m'empêcher d'y voir des lames ... des épées plantées dans la roche, telles « escalibur », et par conséquent une évocation médiévale (entre autre message possible) destinée à confirmer le lien invisible réunissant nos calvaires avec des châteaux bien connus du secteur.
Mais cessons là ces supputations, voire divagations et revenons en à l’aspect pratique et vérifiable.
A ce stade, nous avons remarqué que chaque croix désignait un château, mais où en est l'intérêt ? A quelle astuce font référence les concepteurs du codage? En quoi nos deux édifices désignent-ils le site de la pierre ?
En route vers les hauteurs ...
Thierry Espalion