Le tome 17 de la SESA est celui où apparaît pour la première fois la fameuse "Stèle au 17 janvier" , dont un relevé accompagne le récit d'une double excursion à Rennes-le-Château puis à Rennes-les-Bains.
Les multiples suggestions du nombre 17 et les astucieux indices présents sur l'illustration accompagnant le récit de l'excursion, suggéraient que bien d'autres indications pourraient y être dissimulées.
Continuons donc notre analyse du texte de Monsieur Elie Tisseyre :
Dimensions supposées
outre le relevé de la Stèle, une indication qui ne peut être anodine : les dimensions réelles de l'hypothétique stèle soit 1m30 sur 0m65
1m30 que nous pourrions écrire 1,30 m
Cela n'évoque-t-il pas l'un des détails de cette affaire qui intrigua de nombreux chercheurs ?
voici le détail en question :
Chacun peut constater que la forme du B de Boudet dans la signature d'Edmond sur la carte de la VLC, laisse apparaître une virgule et n'est pas sans rappeler un 1,30 !!! Notons que sur les autres signatures censées être d'une même main, les B majuscules ne figurent pas un tel nombre ... celui de la carte est le seul affichant cette particularité.
H. Elie fut certainement l'un des premiers à avoir remarqué ce détail (qu'il interpréta comme une distance entre Brenac et le Cap de l'Homme).
A mes yeux cette calligraphie de la lettre B, évoquant un 1,30 est une ingénieuse astuce destinée à suggérer un lien entre la Stèle de papier et la carte de la VLC !
Cela implique que les protagonistes aient élaboré des codages dont certains éléments ne seraient mis en place que bien des années plus tard ... ce qui n'a rien de farfelu puisque l'abbé était encore de ce monde en 1906.
Cela signifie aussi qu'en concevant son ouvrage La Vraie Langue Celtique et sa carte, Monsieur Boudet avait programmé la diffusion d'un document évoquant les dimensions d'une stèle (réelle ou virtuelle) et son relevé. Il ne me semble donc pas déraisonnable d'envisager que ce texte signé Elie Tisseyre fut en réalité rédigé par l'abbé Baudet (certains détails, jeux de mots et le style d'humour pratiqué semblent confirmer cette simple hypothèse).
Egalement planifiés de longue date, bon nombre de jalons dont le fameux domaine de Rennes-le-Château et son utilisation en tant que « carte au trésor », furent évoqués dans la VLC (nombreux éléments concrets et vérifiables).
Codages par anticipation
Ce n'est pas l'objet de cette présente étude, mais ce type de codage par anticipation ou projection dans le futur n'a rien d'exceptionnel ... j'ai en effet découvert plusieurs autres réalisations incontestablement conçues par l'abbé (et ses amis) et mises en oeuvre bien des années après sa disparition en 1915. Cela implique à fortiori une participation de tiers, peut-être dans la conception, mais inévitablement dans la concrétisation technique des idées de notre génial abbé.
Un beau dessein
Il semble donc que le 1,30 dissimulé dans la carte de la VLC ait pour objectif de désigner la fameuse stèle de la marquise de Blanchefort. A quel dessein ?
La stèle constitue à elle seule un jalon important dans la résolution de l'énigme, et nous savons déjà qu'elle a plusieurs fonctions :
elle indique, non pas le mot de PACE, mais le code permettant le décodage du grand parchemin, ce code MORT EPEE est composé des lettres inappropriées dans certains mots et de celles se distinguant par leur différence de taille
l'ensemble des lettres constituant la stèle ajoutées de PSPRAECUM constitue un anagramme de la fameuse phrase issue du décryptage du Grand Parchemin : « Bergère ... Par la croix ... »
Elle constitue aussi un relevé cartographique sommaire permettant de désigner astucieusement les sites capitaux de Rennes-les-Bains (exposé dans « La clef du Pape »)
Malgré l'importance de tous ces éléments et le fait que la stèle se suffise à elle même, j'étais cependant persuadé que les concepteurs de la VLC n'avaient pas seulement souhaité nous orienter vers la Stèle pour vérifier l'importance de ces attributs ... il fallait poursuivre la réflexion.
En procédant ainsi, autrement dit en évoquant un 1,30 dans la signature de la carte et en le signalant quelques années plus tard, dans les dimensions de la stèle, les prêtres ont apparemment souhaité nous délivrer de plus précieuses indications.
Leur objectif probable était de désigner au lecteur attentif, l'existence d'un lien étroit entre le relevé de la stèle et la carte de la VLC ...
Lien stèle – carte VLC
Le principe de superposition semble de nos jours accepté par l'ensemble des observateurs, cependant la méthode fut parfois dubitativement accueillie à son début (Gérard Piedevigne, "Le Compas est la règle"). Nous l'avions employée dans l'étude de divers tableaux associés à l'affaire, également avec les parchemins, dalles et stèle afin d'y découvrir des « documents cartographiques » reflétant la réalité et les particularités du terrain aux alentours de Rennes-les-Bains ...
Dans La clef du Pape, nous évoquions également l'apparentement entre la carte de la VLC et la tableau du Pape pomme bleue, offrant par transparence de remarquables correspondances.
Jacques Mazières, chercheur généraliste s'étant spécialisé dans la recherche de liens entre les éléments fondamentaux de notre énigme (stèle, dalle, parchemins ...) fut le premier à proposer une adaptation de la stèle sur la carte de nos abbés.
Le texte de la SESA : un document hermétique
Les multiples allusions au nombre 17 et les astucieuses suggestions de la gravure (sujet évoqué en partie 1) laissent entrevoir une face cachée de ce texte ... bien d'autres indications pourraient alors y être distillées.
Les doigts du personnage figurant sur l'illustration suggèrent un 3 - 4 - 5 ... Notons également que l'auteur semble suggérer cette même notion dans le texte en précisant une hauteur de 435 mètres pour RLC alors que son altitude réelle est bien plus élevée !
Surprenant qu'à la re-lecture cette erreur n'alerta aucun des membres, pourtant éclairés, d'une Société Scientifique.
La stèle :
Les dimensions données sont 1m30 et 0m65 ... Ce qui sous entend que sa hauteur était le double de sa largeur, constituant alors un "double carré" (voir à ce sujet Gisors la magnifique).
Amusant lorsqu'on sait que la chambre funéraire de la grande pyramide est un rectangle dont la longueur est le double de sa largeur (source : un ouvrage du début 19ème siècle). Hasard ? Ou bien les concepteurs de la stèle ont-ils souhaité nous signifier ainsi la présence d'un tombeau dans le secteur ? Ou ont-ils simplement, par jeu, souhaité attribuer un tel rapport de longueurs à leur stèle - élément funéraire par excellence.
Quoi qu'il en soit, la hauteur proposée est le double de la largeur. Comparons alors avec le supposé relevé de la stèle :
1) en considérant son pourtour, la hauteur n'est absolument pas le double de sa largeur (loin de là)
2) en mesurant la zone de texte, la hauteur n'est toujours pas le double de la largeur
3) la seule possibilité cohérente serait de considérer la largeur du texte et la hauteur englobant la croix, mais cela n'autoriserait qu'une faible marge autour de la partie gravée. Et la position du cadre dessiné sur le relevé ne serait alors pas cohérente avec la disposition du texte.
Le dessinateur aurait bien évidemment pu se livrer à un relevé approximatif, faisant fi des proportions, ce qui est immédiatement contredit par une rigueur évidente dans la position de certaines lettres ... le texte évoque une pierre gravée "très grossièrement", qualificatif qui ne coïncide pas avec la précision du relevé que nous avons sous les yeux.
D'autant qu'il y a de fortes probabilités que cette stèle n'ait jamais existé telle que le relevé nous la décrit. Et l'extrême richesse de ce relevé et de ses divers prolongements ne laisse aucun doute sur le soin et la minutie accompagnant la réalisation de ce petit bout de papier.
Le schéma de la stèle ne respecte donc pas scrupuleusement les proportions annoncées de l'hypothétique pierre.
Alerté par les multiples indications précédemment citées, ma conviction était faite : il y avait de précieux enseignements à tirer de cette constatation.
L'idée me vint alors de prendre quelques mesures précises sur la page : je constatais alors que les termes XVII JANVIER s'étalaient sur 34 mm soit 2 x 17 mm
Retenons ce 2 x 17 car nous y reviendrons et constaterons alors l'ingéniosité de nos abbés ...
Je déposais ensuite ma règle dans le sens de la hauteur, la dernière ligne, peu fournie avec son seul mot PACE, m'incita à PACER mon chemin et à lire la distance extérieure verticale entre les lignes de texte pleines autrement dit entre la première et la 11ème ligne ... et là surprise : 6,5 cm (en englobant la queue du Q) soit en décimètres 0,65 !
Voici ce qui fut ma première mesure, mon premier pas dans la compréhension des informations à disposition.
Un seconde mesure, également verticale, confirme la présence d'un 6,5 cm : en effet, au cœur de la stèle un petit "p" attire l'attention ... la hauteur entre la boucle du p et la pointe de la stèle est de 0,65 dm !
Rappelons que les mesures indiquées pour l'hypothétique véritable stèle sont 1,30 m et 0,65 m
La compréhension de ce document nécessite une participation active du lecteur qui ne peut espérer y lire directement des informations importantes ; l'effort consenti semble cependant minime et un brin de bon sens devrait suffire :
¤ 0,65 dm pourrait correspondre à 0,65 m
si tel était le cas, il serait alors logique d'envisager que 1,30 m représente 1,30 dm
¤ De plus, 0,65 dm étant la mesure constatée d'une HAUTEUR sur le relevé, il serait donc logique que la deuxième distance représente une LARGEUR !
En effet lorsqu'on nous communique, via deux grandeurs, les dimensions d'une stèle, l'une représente une largeur et la seconde nous renseigne sur la hauteur.
0,65 dm étant une hauteur du texte, 1,30 dm devrait donc représenter une largeur utile du texte (bien évidemment dans une autre échelle).
Ce dernier point pourrait heurter quelques lecteurs car généralement la hauteur est supérieure à la largeur mais il faut comprendre que l'échelle n'est pas la même :
0,65 dm est une hauteur mesurée sur le bulletin de la SESA (avec sa largeur correspondante)
et selon mon interprétation (en donnant dans le texte les dimensions 0,65 et 1,30) l'auteur a souhaité nous communiquer une largeur de 1,30 dm correspondant à une représentation de la stèle à une autre échelle (et respectant les proportions du relevé, donc avec sa hauteur correspondante). 1,30 que nous retrouvons suggéré sur la carte de la VLC.
Ceci est très ingénieux ... et limpide à mes yeux, j'émet cependant le souhait que mes explications le soient tout autant.
Ainsi, le document de la SESA nous oriente vers une représentation de la Stèle de 1,30 dm de large soit de 13 cm. Mais quelle serait l'utilité d'une telle largeur de texte ?
Puisque qu'un lien entre la stèle et la carte de la VLC nous était suggéré (via le 1,30 de la signature), il ne peut s'agir que de la largeur de la stèle qui devra être appliquée sur la carte de la Vraie Langue Celtique !
Vérifions la pertinence du raisonnement
Concevons un calque du relevé de la stèle sur lequel la ligne la plus longue, la première, mesure 13cm (extérieur C à extérieur M)
Par ailleurs, la lettre M n'est elle pas la 13ème lettre de l'alphabet ?
En positionnant la majestueuse croix surmontant le texte de la stèle sur le majestueux calvaire de Rennes-les-Bains, notre lettre M initiale du mot méridien s'encastre à la perfection sous les 4 points au sommet de la Soulane, dont la fonction est justement de repérer l'un des méridiens conçus par l'abbé.
Bien d'autres éléments de calage apparaissent, toutefois je ne vois en cette superposition qu'une confirmation de l'exactitude de la mise à l'échelle.
Une deuxième utilisation confirme avec plus d'impact encore la précédente (voir la 3e partie) et permet d'exclure toute possibilité de coïncidence !
Une méthode qui a fait ses preuves :
Le même principe que celui rencontré pour certains tableaux ou la gravure du confessionnal (évoquée récemment) est ici employé : une première superposition (plusieurs en réalité) servant à confirmer l'exactitude de la mise à l'échelle, les suivantes étant alors plus « instructives ».
En tenant compte des précieuses indications délivrées dans le texte signé Elie Tisseyre, la stèle permet par application sur la carte de la VLC de confirmer l'importance, voire la nature des sites ... astuces et ingéniosité furent une fois encore déployées.
Chacun l'aura compris, j'ai beaucoup d'admiration pour ces hommes là et ce qu'ils ont réalisé ... que de génie mis en oeuvre !
Nous aborderons en troisième partie de cette trilogie les multiples utilisations de la stèle sur la carte VLC. Les frères Boudet, par une ingénieuse astuce, avaient indiqué sur leur carte l'échelle à employer ... "1,3o u de" soit "1,30 Unité Décimètre" !
Thierry Espalion
voir également La SESA et le nombre 17 / la dalle des chevaliers