LES TEMPLIERS SONT PARMI NOUS
LE CHATEAU DE GISORS
Parmi les ouvrages les plus connnus de Gérard de Sède figure sans nul doute « Les templiers sont parmi nous » paru en 1962 chez Julliard.
Cette étude consacrée au château de Gisors tient une place à part dans la bibliographie de l'auteur : tout d'abord puisqu'il s'agit de l'un de ses premiers livres publié 5 ans avant « L'or de Rennes », et qu'il marque également sa première collaboration avec un certain Pierre Plantard.
Suite à un article consacré au trésor de Gisors et à l'histoire de Mr Lhomoy, Gérard de Sède fut contacté par Plantard, qui lui fournit ensuite les plans du château illustrant l'ouvrage.
Les illustrations du livre
Avant même d'entreprendre la lecture du texte, tout fainéant qui se respecte, n'ayant parcouru que les images devrait être pour le moins alerté ... en effet, les illustrations sont toutes à connotation « alchimiques », semblant conférer au corps des Templiers une connaissance hermétique.
Dans cet ouvrage intitulé "Les templiers sont parmi nous", amplement consacré à l'Ordre du Temple, Gérard de Sède nous entretient sans détour de l'art alchimique !
L'auteur a-t-il souhaité nous informer que l'Ordre du Temple se livrait à l'Ars Magna ? L'un des secrets des templiers serait-il lié à quelques procédés métallurgiques ?
Cette révélation est-elle inédite ou bien De Sède s'est-il fait l’écho d'autres études ? S'agirait-il d'un secret de polichinelle ?
Les armoiries
En feuilletant l'ouvrage, l'observateur est initialement interpellé par les nombreuses illustrations "alchimiques" précédemment évoquées, apparaissent ensuite quelques armoiries confirmant ce même thème.
Les plans illustrant le livre
La deuxième partie du livre propose des plans du château de Gisors et quelques détails en coupe des bâtiments. En début d'ouvrage est mentionnée une information intéressante les concernant : les plans du site de Gisors et notamment de la Tour du Prisonnier sont signés Pierre Plantard.
Le plan de la Tour du Prisonnier
Je fus tout d'abord interpellé par le plan en coupe de la « Tour du chevalier ». Il est fait mention, ce qui n'est pas banal, du nombre de fenêtres et meurtrières pou chaque niveau : 3 fenêtres, 4 meurtrières et 5 fenêtres ... il semble donc évident que la notion de triangle sacré aux proportions 3-4-5 ait souhaitée être mise en lumière.
Sur cette même illustration d'autres informations sont également intéressantes :
¤ les dimensions de la grande salle 11m de haut et 6 m de large soit un total 11 + 6 = 17 m
¤ les dimensions de la tour 14 m de largeur et 28 m de hauteur constituant en coupe ce que l'on nomme un double carré puisque la hauteur est le double de la largeur.
Certes la tour est circulaire mais le plan en coupe offre la représentation d'un double carré !
Souvenons-nous alors que la chambre funéraire de la grande pyramide constitue également un double carré.
Et comme je l'avais déjà fait remarquer lors de mon étude détaillée de la stèle de la marquise (lire), les dimensions réelles mentionnées dans le texte de la SESA auraient été de 1,30 m sur 0,65 m ! soit encore un double carré !
Le plan de la Tour du Prisonnier fut confié à Gérard de Sède par Pierre Plantard ... il serait bon de vérifier si les mesures évoquées sont réelles ou imaginaires.
Si l'on s'appuie sur les documents Plantard, il semble que l'on ait souhaité conférer à cette Tour du Prisonnier une notion de « Sacré » : notion de triangle sacré 345 + dimensions d'un double carré + mise en évidence du fameux nombre 17
Nous retrouvons donc, associées à une tour de Gisors, les mêmes notions que celles inhérentes au secteur des deux Rennes (voir notamment les mises en évidence de 17 et 345).
Le double carré
"Dans le temple de Salomon, c'est le Hékal ou Saint qui représentait un double carré, c'est-à-dire un rectangle de proportion un sur deux. Le Hékal était le lieu du culte c'est-à-dire le lieu de la rencontre, de la communion de l'homme avec Dieu. Et de fait, le un, chiffre de Dieu y côtoyait le cinq, chiffre de l'homme par la médiation du rapport doré."
source:http://le.voirloup.free.fr/cathedr/fr/carlong3.htm
Les dimensions de la tour du Prisonnier, 14 et 28 mètres, mettent en évidence, nous l'avons vu, un incontestble double carré. Il semble qu'un tel rectangle symbolique et sacré soit également suggéré par le plan de l'église de Gisors.
Dédiée à Saint Gervais et Saint Protais, son plan constitue la 17ème illustration du livre et nous retrouvons une structure globale en double carré.
Le château de Gaillon
Non loin du complexe de Gisors, un autre château, cher à Thierry Garnier, semble également suggérer une même notion : il s'agit du château de Gaillon.
S'il n'est pas impossible que les bâtiments évoquent un triangle sacré aux proportions 345, c'est au niveau du jardin que nous retrouvons un plus que probable double carré.
Le plan du site de Gisors
Gérard de Sède nous informe qu'à l'image de Stonehenge, le site de Gisors fut fut conçu en fonction de données astronomiques et la carte du ciel au 25 décembre : la Grande Ourse, la Petite Ourse et la constellation du navire offrant alors une configuration remarquable, qui serait matérialisée au sol par les Tours de Gisors.
Bien au-delà d'apparentes préoccupations militaires, l'ordre du Temple, architecte secret du site, aurait donc élaboré un monument révélant, dans sa structure même, un témoignage géométrique et sacré.
Alerté par les multiples indications soufflées par la Tour du Prisonnier, j'ai pour ma part observé une configuration simple associée à la structure du site.
Sur le plan ci-dessous 3 points noirs ont attiré mon attention : leur disposition semble constituer un triangle sacré (triangle rectangle dont les côtés sont proportionnels à 3-4-5)
Une rapide vérification confirma ma première impression :
Les sommets de ce triangle sacré ne sont pas constitués par n'importe quelles tours : il s'agit en effet du fameux donjon de Gisors + la Tour du Prisonnier (qui suggérait la notion 345) + la Tour du Gardien (logiquement associée à celle du prisonnier)
Je ne sais si De Sede et Plantard avaient observé ce triangle isiaque car on ne le retrouve pas parfaitement retranscrit sur le plan ci-dessus (contrairement au plan précédent)
notons cependant qu'il s'agit de l'illustration 11, que sa légende comporte 17 points et que le site de Gisors est qualifié de "Navire ou caravelle ou arche".
La réalité de Gisors
En revanche, il ne semble pas déraisonnable d'envisager que les concepteurs du château de Gisors aient souhaité mettre en évidence un triangle sacré !
Observons tout d'abord une configuration qui semble associée au nombre d'or ... le rond point est-il récent ou abritait-il un ancien monument ?
Le rond point en question correspond à l'emplacement de la Tour de l'Horloge !
Cette Tour de l'Horloge a été détruite au XIXeme siècle.
Elle avait été implanté dans le prolongement du donjon et de la Tour du prisonnier et suivant la proportion du Nombre d'Or.
D'autres configurations dites sacrées semblent se dessiner, mais revenons-en pour l'heure à celle qui interpella initialement mon attention, elle nous était suggérée par la structure même de la Tour du Prisonnier et nous la retrouvions dans "Les templiers sont parmi nous" :
A l'image de celui de Rennes-le-Château, la réalité du domaine de Gisors semble confirmer la volonté des bâtisseurs de constituer un triangle sacré aux proportions 3-4-5 s'appuyant sur :
le fameux donjon de Gisors + la Tour du Prisonnier + la Tour du Gardien
Quelle autre tour, mieux que celle du Gardien, aurait-elle pu être associée à celle du Prisonnier pour constituer un tel triangle ?
Observons que chacun des côtés de l'angle droit est parfaitement tangent à l'enceinte circulaire du donjon ! une belle prouesse qui n'est pas sans en rappeler une autre ...
Thierry Espalion
Il y a encore beaucoup à dire au sujet de Gisors. A suivre donc ...
PS : où l'on peut observer une certaine similitude entre le blason de Rennes-les-Bains et celui de Gisors, d'autant plus grande que l'ajout des fleurs de lys serait relativement récent
De plus, ce n'est certainement pas sans raison que "deux Rennes" se trouvent sculptés sur la façade de l'église de Gisors... D'autant plus que de nombreux autres liens existent entre RLB et Gisors. Cela fera l'objet d'un autre article.