Le village de Montferrand
Empreint de gnosticisme et destiné à des initiés, le livre de Monsieur Boudet aborde tous les aspects de cette énigme. L’abbé fit preuve de discrétion dans sa rédaction et usa de fins stratagèmes pour désigner avec grande précision des sites cruciaux sur la commune de Rennes-les-Bains.
De nombreux autres jalons furent déposés de tous temps afin d’indiquer ou plus exactement de confirmer la position de ces points. Les calvaires Delmas de RLB, la croix et le christ d’Antugnac, celui de La Serpent, la plupart des croix du secteur ... témoignent de cette volonté.
Nous avons localisé trois sites majeurs sur la commune de Rennes-les-Bains : la faille basse et la faille haute issus de la transcription des Bergers d'Arcadie réalisée avec succès par Gérard Piedevigne et le site de la Pierre (que je nommais ainsi dès 2008 en raison de la présence en ce lieu d’un rocher à la forme caractéristique, globalement cubique et trilobé ; un lieu aux propriétés géométriques hors du commun, désigné aussi du bout du doigt par une deuxième utilisation des ''bergers d’Acadie'', bien entendu à la même échelle que celle désignant les deux autres points).
Intéressons nous, pour l'heure, aux croix de Montferrand, venant enrichir la liste de nos jalons indicateurs :
Le hameau de Montferrand, dominant le village de Rennes-les-Bains, abrite deux croix similaires : toutes deux sont en pierre et enchâssées dans leur socle de pierre. La rigueur m’oblige à signaler qu’elles ne sont pas parfaitement jumelles car l’une d’elles est plus haute que l’autre. Mais un élément souligne la complémentarité de ces croix : il s’agit de la date.
Sur chacune des deux croix est gravé ce même nombre : 1811.
Cette date ne fut probablement pas choisie au hasard et il s’avère également que l’implantation de ces croix fut le fruit d’un calcul très précis : en effet ces deux croix similaires confirment la position de chacun de nos points !
¤ Les croix de Montferrand, la faille basse et la faille haute :
Remarquons tout d’abord que le tracé des 11 sur chacune des croix, deux traits verticaux, évoque deux droites parallèles. Observons maintenant les emplacements de ces croix par rapport à nos points :
La position de l’une d’elle la situe exactement au niveau de la faille haute (située sur les flancs du Cardou), sur la même longitude.
La seconde croix se situe quant à elle au même niveau, plein nord, que le site de la faille basse.
Ainsi l’une repère la faille haute et l’autre la faille basse !
Les deux droites ainsi formées, deux longitudes, sont donc parallèles ... raison probablement pour laquelle la date I8II évoquant deux parallèles fut choisie.
Deux hauteurs différentes :
Il n’est pas impossible aussi que la différence de taille soit un élément intégré au codage d’ensemble : en effet la croix la plus grande, la plus haute, correspond justement à la faille haute située en altitude sur les flancs du Cardou, alors que la croix la plus basse correspond à la faille basse, en contre-bas.
Bien évidemment nous pourrions considérer qu’il s’agit d’heureuses coïncidences !
Mais intervient une nouvelle donnée : l’implantation très précise de ces deux croix permet aussi de désigner le site de la Pierre !
A suivre
Ps : lés Crossés
Page 243 de la VLC, l’abbé Boudet évoque le secteur de Montferrand et le terrain de lés Crossés (cross = croix) :
En écrivant "toute cette partie de la montagne jusqu'au ruisseau du Coural, est pleine de ces grandes pierres ...", son objectif était peut être de nous alerter, tout d'abord en remplaçant la lettre ''d'' de Coudal par un ''r'', puis en employant le qualificatif ''pleine'' paraissant bien excessif et inadapté, en effet si les grosses pierres sont en grand nombre en suivant l'arête de la montagne, il n'en est pas de même dans la pente rejoignant le ruisseau, pour ma part si les cailloux sont légion, je n'ai observé qu'une dizaine de monolythes susceptibles en des temps très reculés d'avoir été dressés (représentés par les points habituels), mais de là à employer le terme "pleine"! Amusant en tout cas de constater l'emploi des mots montagne et pleine (plaine) en cette même phrase ...
De plus, en précisant "grandes pierres, les unes encore levées, les autres gisant misérablement sur le sol" ne fait-il pas aussi référence à nos deux croix de pierre l’une surélevée et l’autre au ras du sol ?
Il évoque ensuite le nom de ce terrain : "lés Crossés" en prenant soin de préciser que cross signifie croix, or aucun tènement de ce nom là n’apparait sur les cadastres qu’ils soient napoléoniens ou actuels.
L’abbé n’aurait-il pas inventé ce terme afin, entre autre, d’attirer l’attention sur les véritables croix de Montferrand ?
D’autant qu’il nous précise bien n'avoir observé aucune croix gravée dans ce secteur (p 244) !
Ne mentionne-t-il pas, par ailleurs, que ce terme "lés Crossés" est une indication ?
Puis "cette imparfaite description suffira , nous l’espérons du moins , pour saisir la position ... " ces deux croix permettent en effet de confirmer la position des 3 points cruciaux du Cromleck de Rennes-les-Bains.
Ce Post Scriptum concernant la VLC n'est bien entendu qu'une hypothèse. En revanche, la réalité du terrain est quant à elle indéniable : la grande croix se trouve plein sud de la faille haute (sur la montagne) et la petite croix se situe plein nord de la faille basse (en plaine). Sans oublier que leur implantation confirmera aussi le site de la Pierre.
Thierry Espalion