La vraie langue celtique et l'Haum-moor
Page 238 de la Vraie Langue Celtique, Henri Boudet évoque le secteur de l'Haum-moor ... dès les premiers mots se produit une chose fort inhabituelle dans les écrits de l'abbé : une faute d'orthographe* ! ''sans nœuds'' ne devrait-il pas justement s'écrire sans ''s''
Certes l'erreur * est humaine et le lecteur indulgent poursuivra sans relever ce faux pas ... mais n’y aurait-il pas en ce S superflu une manœuvre délibérée destinée à attirer l’attention ?
Plus loin, ce que je pris pour une autre erreur m'interpella : "jusques", un second S superflus ?
Il s'avère qu'un tel "jusques" ne constitue pas une réelle faute d'orthographe, mais ces S m'interpellèrent et me permirent de découvrir ce qui suit. Chacun jugera alors, après lecture de cette trilogie consacrée à l'Haum-moor, s'il s'agit ou non de hasards.
* Notons que "sans noeuds" peut ne pas être considéré comme une faute : en effet la forme grammaticale est tout à fait conforme, compte tenu de la spécificité des graminés. Vis à vis des lecteurs érudits, il n'y a donc rien à reprocher.
Mais ces deux mots "sans noeuds" sont placés en haut de page et, si le lecteur n'a pas parcouru la précédente, il a devant les yeux ces mots en apparence mal orthographiés.
L'abbé Boudet a pratiqué selon sa méthode habituelle, faisant en sorte d'alerter le lecteur, sans pour autant être pris en faute.
Poursuivons alors une lecture attentive de cette page :
la sonorité S semble omniprésente ainsi que la lettre « f » or en ancien français les « s » s’écrivaient comme nos « f » actuels.
Je me souvins alors qu’une forme similaire à des S m’avait interpellé lors de mon premier examen attentif et détaillé de la VLC : une particularité qui soudain prit tout son sens.
La table des matières
Interrogation : la lettre S ne suggère-t-elle pas, par sa forme, le chiffre 5 ?
Observons pour nous en convaincre la table des matières où les chiffres 5 évoquent des lettres S :
Outre son aspect alchimique développé dans Des artistes et des Pierres, la calligraphie des 5, assimilables à des S, confirme bien notre hypothèse ... alors qu'en numérotation ou en note de bas de page les 5 sont plus traditionnellement imprimés.
A-t-on souhaité, via les observations précédemment évoquées, nous suggérer une quelconque utilité du nombre 5 en cette page 238 ?
L'Haum-moor
Le premier paragraphe, où apparait le S « en trop », est consacré au secteur dit de « l'haum-moor » ... sur la carte en annexe, en intervertissant le nom des cours d’eau, le cartographe met en évidence une singulière disposition : la dénomination du ruisseau et du tènement de même nom sont quasiment joints par les H, induisant un effet visuel caractéristique d'une symétrie, une forme de vis à vis tel le reflet d'un coucher de soleil sur un plan d'eau.
L'axe des calvaires
Voici ce qu'écrit l'abbé au sujet de l'Haum-moor : " Cette dénomination de haum-moor, appliquée dans la gaule entière, aux terrains marécageux, a été partout dénaturée et travestie jusqu'à devenir un homme mort. "
En disposant de plus en vis à vis les dénominations "Haum-moor" sur sa carte, suggère-t-il ainsi de considérer deux "hommes morts" également en vis à vis ?
Monsieur Boudet n'oriente-t-il pas ainsi le lecteur attentif vers les deux fameux Christ en croix de Rennes-les-Bains et de Rennes-le-Château ?
J'ai déjà évoqué l'importance de cet axe des calvaires.
Hypothèse à retenir puisque l'abbé dispose les deux H de Haum-moor en vis à vis précisément à 5 cm de l'emplacement du calvaire de Rennes-les-Bains ! Certes celui-ci n'apparait sur la carte mais il est aisé d'en déterminer la position.
Souvenons nous alors de la suggestion du chiffre 5 en début de cette page où est mentionné le lien entre Haum-moor et Homme mort. Coïncidence ?
Monsieur Boudet, via 1) son texte consacré à l'Haum-moor (Homme mort) + 2) la disposition toute particulière sur sa carte des mots Haum-moor + 3) les 5 cm les séparant du calvaire de RLB, ne souhaite-t-il pas nous suggérer l'importance de l'axe reliant le calvaire de RLB à celui de RLC ? (nous verrons en 2e partie que d'autres éléments concrets le confirment)
Remarquons que l'abbé évoque également "une longue ligne" ... "bien orientée", tout comme il l'avait fait en page 16 de la VLC avec "pêcher à la ligne" et "angle" puisque 16° est précisément l'angle de l'axe des calvaires. Cette ligne reliant deux "hommes morts", très ingénieusement conçue puis réalisée s'avère d'une remarquable utilité pratique.
Mais ce n'est pas fini ! D'autres éléments concrets et vérifiables interviennent et nous constaterons qu'en suggérant une "ligne" et son "orientation", l'abbé fait alors d'une pierre deux coups ...
... une belle prouesse de la part de l'abbé et de ses collaborateurs qui sera abordée en 2e partie de cette trilogie consacrée à l'Haum-moor. Dans laquelle nous constaterons également son lien avec le 17 janvier.
Thierry Espalion
Nota Bene : les différents jalons conçus par l'abbé et ses collaborateurs sont de véritables petits bijoux et revêtent généralement plusieurs niveaux de lecture ...