Le soleil du 22-7bre
(partie 1)

"Et nous avons été éblouis" écrivait l'abbé Boudet. Ô combien, cela est vrai dans le cadre de l'énigme des deux Rennes !
Chacun se souvient de la mention "Solis sacerdotibus" inscrite au bas du petit manuscrit. Les prêtres du Razès étaient-ils dans la lignée des antiques prêtres du Soleil, gardiens d'une tradition primordiale ? Cette notion est omniprésente en cette affaire et la rune du soleil, si souvent gravée sur les pierres environnantes, semble en témoigner.

Les levers et couchers du Soleil, jours de solstice ou d'équinoxe notamment, étaient pour ces druides des temps modernes, d'une importance toute particulière.
Il m'apparaît donc essentiel de faire en sorte que ce qu'ils ont bien voulu nous transmettre, ne tombe pas dans l'oubli.

 

Le soleil du maître autel

 

Observons le fameux bas relief du maître autel réalisé du temps de l'abbé Saunière. Marie-Madeleine y apparaît en relief, agenouillée devant un tableau figurant l'entrée d'une caverne. Un paysage est représenté, sur la gauche.

rlc marie madeleine thierry espalion

A l'image de la majorité des jalons associés à l'énigme de Rennes - particularité inspirant un profond respect envers les différents concepteurs - ce bas relief revêt plusieurs niveaux de lecture et délivre de multiples indications.

Cet article n'est consacré qu'au paysage figurant sur la gauche du tableau : une montagne, une teinte orangée semblant suggérer un lever et/ou un coucher de soleil ... Il conviendra de ne pas oublier que Marie Madeleine apparaît au premier plan de ce tableau et  que la sainte est fêtée le 22-7

 

rlc bas relief paysage thierry espalion

 

Paysage : château de Coustaussa & montagne Cardou


Une montagne semble dessinée. Plusieurs chercheurs considèrent que la graphie "J.M." pourrait suggérer le fameux château de Coustaussa. Ben Hammot  fut le premier à le proposer (http://www.benhammott.com/rennes-le-chateau_altar-details.html).

Constituant la face avant de l'autel, ce bas relief pourrait-être perçu comme une fenêtre ouverte vers l'Est... Une telle fenêtre, percée dans les larges murs de l'abside, permettrait d'observer le paysage en direction de l'Est.

Observons que le ton jaune/orangé représenté sur ce bas relief, semble suggérer un lever de soleil ! Et par conséquent confirme bien une direction vers l'Est !

Mais si "J.M." représente bien le château de Coustaussa, la vue depuis Rennes-le-Château n'offre pas rigoureusement la même perspective ... car si la montagne Cardou émerge bien à l'Est, le château est alors trop décalé et en contre-bas !

Un point d'observation idéal - Carte postale n° 66.

En revanche, non loin du village, il existe un point précis où apparait une perspective bien plus en harmonie  avec celle du tableau : un point d'observation qui entra dans les annales, à jamais médiatisé ... puisqu'une fameuse carte postale fut réalisée depuis ce même endroit !

 

château coustaussa cardou

La carte postale n°66. intitulée "Vallée du Sal - Château de Coustaussa - Route de Rennes-les-Bains" offre une représentation grandement comparable à celle suggérée sur le maître autel de l'église de Rennes-le-Château.

Observons que la "limite droite" du paysage peint du maître autel est identique à la limite droite de la carte postale : sur le tableau, le flanc droit de la montagne est délimité par l'entrée de la grotte et sur la photographie, le flanc sud du Cardou est délimité par le bord de la carte postale.

Je ne peux m'empêcher de constater également que le nombre 66. apparaissant sur la carte postale est fort opportun et associé aux observations qui vont suivre ...

Sur le tableau, une teinte orangée suggère un lever de soleil derrière la montagne ... la seule période de l'année où depuis ce point d'observation, le soleil se lève derrière le Cardou, offrant ainsi une image similaire à celle du maître autel, est en période d'équinoxe. 

Château de Coustaussa : évolution

L'occasion m'est donnée d'effectuer un petit comparatif concernant l'évolution de l'état du château de Coustaussa au cours des cent dernières années.

château coustaussa comparatif thierry espalion

 

Il est évident que du temps de l'abbé Saunière, le château n'était pas précisément dans le même état que celui d'aujourd'hui, mais cela n'enlève rien au fait que "J.M." semble représenter le château de Coustaussa, d'autant plus qu'une autre observation renforce la proposition ...


Double effet : recto/verso

 

Il n'est pas inintéressant de constater que vu sous un autre angle, le paysage aux alentours du château de Coustaussa amène une autre correspondance avec celui du maître autel.

En se plaçant au niveau de la Chapelle Saint Alain, la graphie "J.M." toujours associée au château de Coustaussa, l'observateur aperçoit une petite montagne rappelant celle du tableau. Il s'agit de  "Roque Fumade". 


La teinte jaune/orangée figurant sur le tableau signifierait alors dans cette configuration, un coucher de soleil !

Il s'avère que le 17 janvier - date emblématique et omniprésente dans la cadre cette énigme - le soleil vient se coucher très précisément derrière Roque Fumade !

NB : Lassé de retrouver mes images dans les livres des uns ou les conférences des autres, je ne diffuserai pas celle-ci pour l'instant. Que les récupérateurs habituels fassent l'effort de se rendre sur place le 17 janvier. Ils devront se contenter pour l'heure de quelques images de la chapelle Saint Alain.

 



 

Longtemps utilisée comme lieu de stockage de materiel agricole, cette chapelle a bénéficié d'une restauration récente.



 

 

Rappelons l'information principale : le paysage du maître autel revêt une double utilité, celle de suggérer à  la fois, un lever de soleil et un coucher de soleil.
La chapelle Saint Alain se trouve associée à cette seconde fonction puisqu'elle est le point d'observation où nous voyons le soleil du 17 janvier, se coucher précisément derrière la montagne, Roque Fumade. Ce qui constitue une image cohérente avec celle représentée sur le bas relief du maître autel. Il y aurait encore beaucoup à dire au sujet de cette chapelle et de cette observation ...

 

 




rlc st antoine thierry espalionPourquoi "J.M." ? proposition ...


Pourquoi le château serait-il symbolisé par "J.M." ? Il doit bien exister une raison à cela.

Les lettres J et M sont les initiales des prénoms Joseph et Marie ... une référence aux "parents" du Christ ?

Il existe cependant une autre possibilité :

Observation 1 : Le 17 janvier est fêté Saint Antoine.

Observation 2 : Franck Daffos proposa que la statue de Saint Antoine Ermite et que l'un des personnages du chemin de croix (station XIV) représentaient le père Joseph Chiron ! 

Observation 3 : J'ajoute que le père Chiron résida un certain temps à l'ermitage Saint Antoine de Galamus !

D'après ces trois observations, nous pouvons affirmer que la statue de Saint Antoine, au visage de Joseph Chiron, suggère à elle seule, un lien important entre Rennes-le-Château et Galamus. Il existe bien d'autres liens (étude en préparation).

 

Autre information : Joseph Chiron - lors de son séjour à l'ermitage de Galamus - prit pour nom "le père Marie" (source : L'ermitage St Antoine de Galamus - Mme Ollié - Editions Belisanes)

Proposition : La graphie "J.M." représente les initiales des prénoms Joseph Marie en référence au révérend père Chiron ?

Il faut également savoir que l'une des deux grottes de cet ermitage est dédiée à Marie Madeleine !

Ainsi, en représentant ce "J.M." auprès d'une grotte où figure Marie Madeleine, en l'associant sur le tableau à un lever de soleil ... l'intention n'était-elle pas de souligner une fois encore le lien "solaire" associant Rennes-le-Château et l'ermitage Saint Antoine de Galamus ?

Il s'avère que cet "Axe du 17 janvier" est l'une des clefs essentielles de cette énigme. Nous y reviendrons ...

 

 

 

 

Paysage du maître autel - utilisation principale


La précédente observation, concernant le coucher du soleil du 17 janvier derrière Roque Fumade est certes significative puisqu'elle touche à l'un des aspects essentiels de cette énigme. Mais l'utilisation principale est à mon sens, celle que j'avais abordée initialement ... elle concerne le lever du soleil un jour d'équinoxe (la démonstration complète en sera faite prochainement).

En l'église de Rennes-le-Château, de multiples éléments témoignent d'une volonté manifeste de témoignage et de transmission ; si les "décorateurs" ont souhaité associer un tel paysage avec le personnage de Marie Madeleine, ce n'est pas sans raison ...

1) le pourtour du maître autel suggère des rayons de soleil
2) le paysage peint, évoque celui que nous verrions depuis l'endroit même où fut réalisée la carte postale n°66.

3) la teinte jaune/orangée du tableau suggère un lever de soleil derrière une montagne
4) la seule période de l'année où depuis ce point d'observation, le soleil se lève derrière le Cardou, est en période d'équinoxe
5) Marie Madeleine est fêtée le 22/7

Chacun sait qu'au temps de nos abbés, les dates et plus particulièrement les mois gravés sur les tombes faisaient l'objet d'abréviations, ainsi le mois de septembre était souvent  noté 7bre.

Ils ont fait preuve, une fois de plus, d'une remarquable ingéniosité en associant Marie Madeleine au paysage du maître autel. Ce faisant, ils suggéraient le 22-7 mais également le 22-7bre !!!
J'ai déjà annoncé que le soleil du 22/7 était source d'une observation remarquable et propre à Rennes-le-Château. Celui du 22-7bre, jour d'équinoxe, me valut une bien plus grande émotion ...


Chacun l'aura compris, l'image ci-dessus n'a guère d'intérêt. L'important est l'endroit où apparaît le soleil du 22-7bre. Vérifiés, revérifiés, il ne pouvait y avoir d'erreur dans mes calculs. En me rendant sur place ce matin là, je m'attendais à vivre un moment d'exception ... il fut inoubliable !

Thierry Espalion
à suivre ...

Voir également : L'axe des "Marie Madeleine" et le 22/7