Elie Tisseyre et la SESA
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Synthèse sur le relevé de la stèle

 

Bien connu des passionnés, Elie Tisseyre est rentré dans l’histoire castelrennaise comme étant l’auteur (officiel) de la fameuse double excursion à Rennes-le-Château puis à Rennes-les-Bains où apparait, pour la première fois, le fameux "relevé" de la stèle de la marquise de Blanchefort.

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Le récit de cette excursion, qui se serait déroulée en juin 1905, est relaté dans le tome 17 de la SESA, publié en août 1906.

lire le récit

 

Elie Tisseyre adhère à la Société d'Etudes Scientifiques de l'Aude en 1904 présenté par Messieurs FAGES et MALET.

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Il vit à Espéraza et la profession indiquée est "entrepreneur de travaux publics".

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Le tome 20 de la SESA nous permet de supposer que Monsieur Tisseyre était passionné d'archéologie puisqu'il fit une belle découverte de cette nature en compagnie de Mr Malet.

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Il s'impliqua dans la vie de la Société en tant que délégué cantonal :

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Cependant son adhésion à la SESA ne dura que quelques années ...

Sa démission fut brièvement annoncée lors de la séance du 21 février 1909 :

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Synthèse sur le relevé de la stèle


Une excursion réelle ou imaginaire ?

La chose n'est guère capitale mais de nombreux chercheurs se sont demandé si l'excursion à Rennes-le-Château puis à Rennes-les-Bains avait réellement eut lieu. Il n'y a aucune raison pour que cette sortie n'ait jamais été organisée, d'autant qu'un récit purement fictif n'aurait pas manqué d'interpeller les adhérents de la SESA à la lecture de leur bulletin annuel.

Franck Daffos observa à juste titre que dans le tome 20, Mr Fages faisait référence à une excursion à Rennes-le-Château qui se serait déroulée 1904. Simple erreur ou bien ont-ils attendu une année supplémentaire afin que l'excursion soit relatée dans le tome 17 ?


La société fait en tout cas mention d'une correspondance de Mr Tisseyre lors de sa séance du 18 juin 1905 soit une semaine avant la date officielle de l'excursion : une lettre qui donnerait des instructions pour le déroulement de l'excursion.

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Le fait que cette excursion a fort probablement eut lieu n'implique pas bien évidemment que la stèle, telle qu'elle nous est présentée sur le relevé, ait réellement existé  ...


Le relevé de la stèle

Dalle ou stèle ?


Je ne devrais pas utiliser le terme stèle car il n'est pas employé dans le récit de l'excursion. Mais évoquer une dalle ou une stèle revient à parler d'une "pierre gravée". On pourrait se demander si le relevé correspond bien à la pierre évoquée : nous allons constater que les mesures de l'une se retrouvent sur l'autre.

 

Le relevé ne fait état d'aucune fissure et présente des lettres disposées avec minutie, pourquoi dans ce cas évoquer dans le texte une dalle brisée par le milieu et grossièrement taillée ?


thierry espalionTout simplement pour nous signifier que le relevé ne reproduit pas fidèlement la pierre gravée et par conséquent nous suggérer son importance. Une importance également révélée par les mesures du cadre mettant en évidence la notion 3-4-5 (voir La stèle de la marquise et la notion 345) ou bien de la graphie "XVII JANVIER" mesurant 2 x 17 mm ce qui ne pouvait échapper à certains lecteurs.


Pourrait-il s'agir du relevé d'une autre pierre que celle évoquée ?

La réponse est NON me semble-t-il ! Car les dimensions données de la pierre 1,30 m sur 0,65 m sont liées avec les mesures du relevé. En effet le corps du texte (en omettant la dernière ligne composée d'un seul mot) mesure 6,5 cm soit 0,65 dm depuis la queue de la lettre Q.
Mieux encore :
au centre du relevé un petit "p" attire l'attention ... cette lettre remarquable se situe très précisément à 0,65 dm du sommet du cadre.
De plus, si nous ne retrouvons pas 1,30 sur le relevé, apparait la mesure 10,3 cm c'est à dire 1,03 dm. Les mêmes chiffres sont employés dans l'expression de mesures remarquables. Coïncidences ?
Ces observations simples semblent attester que le relevé imprimé est bien associé à la pierre gravée dont on nous indique les dimensions.

L'important n'est pas de savoir s'il a existé une pierre gravée identique au relevé, l'important est : le "relevé" publié dans le tome 17 de la SESA. Jalon de papier, parmi des centaines d'autres jalons, voici ce que certains membres de la SESA (ou personnes dans l'entourage de membres décideurs de la société) ont souhaité transmettre à la postérité. L'existence d'une pierre gravée identique - ou différente - n'a guère d'intérêt. D'autant que si l'on nous ressortait un jour une telle pierre (différente ou parfaitement identique au relevé), il serait alors bien difficile de l'authentifier. Au risque de me répéter, le véritable jalon à considérer est "le relevé" que l'on a souhaité diffuser au plus grand nombre ... 

 

Implication de certains membres de la SESA

Récemment, une hypothèse fut émise : " ... pas de dalle avant l'arrivée chez l'imprimeur, et une dalle partout à la sortie de chez l'imprimeur … C'est donc que le relévé de la dalle a été ajouté chez l'imprimeur à l'insu de la SESA ! "

 

A moins de les assimiler à une succession de nombreuses coïncidences, mes observations détaillées concernant les bulletins de la SESA diffusant des éléments liés à l'affaire de Rennes invalident cette hypothèse. Si le relevé de la stèle avait simplement été rajouté chez l'imprimeur, comment expliquer alors les divers détails "interpellants" dans le récit de l'excursion (date, pagination, altitude ...) et sur l'illustration (doigts du personnage).

Bien fragile, cette hypothèse se basait sur un simple brouillon du récit de l'excursion, sur lequel n'apparaitrait pas le relevé de la stèle ... un document qui aurait pu être déposé sans la moindre difficulté, par n'importe quel adhérent, dans les locaux et les archives de la société.  Il est en revanche bien plus difficile, me semble-t-il, de ne pas tenir compte de ce qui suit :


1) Le récit débute en page 98 (9+8=17),
2) vingt ans plus tard la fameuse "dalle des chevaliers" était également évoquée en une page dont la somme des chiffres donne 17
3) une erreur de date suggére également le nombre 17
4) une erreur dans la table des matières, précisément au niveau de la ligne évoquant l'excursion (il n'y a pas d'autre erreur)
5) une erreur dans l'altitude de Rennes-le-Château qui n'est pas 435
6) les doigts du personnage évoquant la notion 345, notion que l'on retrouve également dans les dimensions du cadre de la stèle !
7) les mesures du relevé ...
etc etc


voir les différents sujets  : La SESA et l'énigme de Rennes


Lorsque l'on sait, de plus, que dans le tome 31, le nom Henri Guy apparait pour la première fois à la 17ème ligne de la 17ème page ... il faudrait s'armer d'une sacrée dose de mauvaise foi, pour n'y voir qu'une accumulation de coïncidences.

 

Tout ceci n'a pu se faire à l'insu de la SESA ! L'incertitude plane encore sur les concepteurs de la stèle et sur l'identité réelle de l'auteur du récit de l'excursion, bien que certaines tournures ou traits d'esprits ne sont pas sans rappeler ceux d'un certain curé*,  il semble en revanche évident que plusieurs membres influents de la SESA ont accepté de diffuser, cet important jalon, dans leur tome 17 ... tout comme ils diffusèrent, quelques années plus tard, le relevé de la dalle des chevaliers, l'associant également au 17 et à la notion 345.

 

thierry espalion

*contrairement à une fausse idée reçue, l'abbé Boudet n'a jamais été membre de la SESA !
Il adhéra en revanche à la société des Arts et des Sciences en 1888, la même année que Dujardin Beaumetz.