Technique de césure : Troui-des et non pas trouides

Je me souviens encore de ce sentiment mêlé d’excitation, d’admiration, d’ennui aussi, ressenti lors de ma première lecture de La Vraie Langue Celtique. Je retins de ce survol bien que rapide des écrits de l’abbé, deux expressions : ''c’est bien là en effet'' et ''des. Ce dernier terme permet de trouver aisément la clef de l’énigme.'' et refermais l’ouvrage déjà satisfait de ce premier contact.

Dans ''Par ce signe...'' j’observais ensuite que l’abbé Boudet avait inséré des espaces superflus entre les mots afin d’amener la césure du mot troui-des , permettant ainsi d’écrire : « des. Ce dernier terme permet de trouver aisément la clef de l’énigme. » mais j’étais loin de me douter, lors de la rédaction de ce livret (rédigé en une nuit), à quel point cette phrase était importante et résumait à elle seule le mystère des deux Rennes, je ne soupçonnais pas non plus à quel point l’abbé avait usé de cette technique.

Analyse détaillée de la page 170 de la VLC
 :


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L’observateur de bonne foi ne pourra que remarquer la création opportune d’espaces supplémentaires dans les lignes précédent celle contenant le mot ‘’troui-des’’ : en effet, il est évident que l’écart entre les mots gutturaux et de, entre la et langue, entre (drouides) et au, entre au et lieu, entre de et troui- (soulignés en bleu sur l’image ci-dessous) est bien plus important qu’entre les mots de et la ou entre lieu et de par exemple (soulignés en orange).

Si des espaces supplémentaires n’avaient pas été insérés le mot ''et'' (18ème ligne) aurait eu sa place dans la ligne précédente et par conséquent le mot ‘trouides’ n’aurait pas été coupé. Bien avant, dans la 14ème ou 16ème ligne, il inséra aussi des espaces afin que plus bas, le mot trouides ne se retrouve pas en milieu de ligne et qu'il puisse ainsi réaliser l'effet souhaité.

L’abbé Boudet eu recourt, à de nombreuses reprises, à cette technique de césure des mots, ce qui tend à prouver que le hasard n’est pas de mise.

La Vraie Langue Celtique fut conçue tel un véritable mécanisme d’orfèvrerie, de nombreux autres exemples en attestent (la disposition des noms Caïn entre autres), ce qui impliqua une rigueur de tous les instants de l’imprimeur en qui l’abbé Boudet avait placé sa confiance.

L’abbé a donc souhaité mettre en évidence la phrase suivante :
« des. Ce dernier terme permet de trouver aisément la clef de l’énigme. »


Objectif de l'abbé Boudet
:

Que signifie cette indication ? Où Monsieur l'abbé souhaite-t-il nous guider ?
A ce stade il serait naturel d’envisager que son objectif est d’évoquer la pierre de dé mais pourquoi un pluriel ? Où pourrions-nous observer plusieurs dés ?

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L’abbé semble avoir anticipé notre embarras ... il créa probablement ce mot ‘trouides’ et provoqua sa césure troui – des afin de suggérer  « trois – dés ».

Remarque : Suggestion renforcée dans les lignes suivantes, où l'abbé nous donne 3 traductions pour le verbe to trow (imaginer + penser + croire) alors qu'il n'en donne qu'une pour ce même mot en page 256 (croire).

Il ne peut donc s’agir que des dés de la station X du chemin de croix de Rennes-le-Château : trois dés y sont représentés. L’abbé avait donc prévu cet élément bien avant l’arrivée de l’abbé Saunière à RLC (d’autres indices attestent que le plan du domaine et la décoration de l’église avaient été programmés de longue date ... ).

Les chiffres figurant sur les dés sont 3, 4 et 5 ... ils symbolisent le triangle de Pythagore (ou isiaque), triangle rectangle aux côtés proportionnels à 3, 4 et 5 et en honneur chez les civilisations anciennes.
Or nous avons localisé, de diverses façons, trois sites sur le terroir de Rennes-les-Bains et il s’avère que leur emplacement constitue un triangle de Pythagore !

Rappelons que le plan du domaine de l’abbé Saunière, dans la disposition des deux tours et du calvaire, met aussi en évidence un tel triangle ... ce qui induisit l’application de cette carte sur le terrain  (La clef du domaine).
Dans la Vraie Langue Celtique, l'abbé mit aussi à plusieurs reprises le nombre 345 en lumière (lire l'étude).

L'indication de la page 170 était bonne : les dés de la station X et le triangle de Pythagore constituent bien une clef permettant de mieux comprendre l’aspect localisation de notre énigme. D'autant que le nombre 17 (nous sommes en page 170) joue un rôle fondamental dans la résolution de cette facette de l'énigme (Les prouesses d'un abbé cartographe).

Mais ce n’est pas tout ...

Deux dés sont superposés,  nous soufflant ainsi le chiffre 2, de plus le dé isolé évoque quant à lui le chiffre 1 ... figurés ou suggérés ces trois dés nous indiquent donc les chiffres 1, 2, 3, 4 et 5 entrant dans la composition du nombre 431,25 !
Sur le terrain, comme je le précisais précédemment, nos trois points constituent un triangle de Pythagore (rectangle aux proportions 3-4-5) mais chose surprenante, ses côtés mesurent respectivement :
3 x 431,25m – 4 x 431,25m – 5 x 431,25m

Gérard détermina, voici plusieurs années maintenant, cette unité de base 431,25m présente à de nombreuses reprises dans la région des deux Rennes (dans l’expression des distances séparant lieux naturels ou édifices religieux), bien avant que nous ne réalisions que nos trois points constituaient un tel triangle.
Il s’avéra aussi que les unités de mesure de la prestigieuse civilisation sumérienne découlaient toutes de cette même distance ... nous sommes là au coeur de l'énigme originelle du Razès.

« des. Ce dernier terme permet de trouver aisément la clef de l’énigme. » Ô combien l'abbé avait raison ...


Thierry Espalion


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